Le stress et l’anxiété sont les motifs de consultation les plus fréquents. On estime aujourd’hui que 21 % des Français au cours de leur vie seraient concernés par l’apparition d’un trouble anxieux. En effet, nous traversons de nombreuses épreuves et changements qui nécessitent un certain nombre de remaniements psychiques et organisationnels. Les changements de carrières, promotions, déménagement, l’arrivée d’un enfant, la préparation d’un mariage, l’annonce d’une maladie, etc. Ces épreuves demandent à l’individu de s’adapter à sa nouvelle situation tout en maintenant son quotidien.
Dans un article précédent, nous avons abordé le thème de la charge mentale. L’article avait pour objectif de mieux discerner la charge mentale et en comprendre son origine. La surcharge mentale amène l’individu à ressentir du stress et dans certains cas déclencher de l’anxiété. Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur l’anxiété et particulièrement la crise d’angoisse. Notre article se découpera de la manière suivante : identification de l’anxiété, définir la crise d’angoisse, les premiers gestes à avoir et sa guérison.
Première étape : Distinguer le stress de l’anxiété
Avant de pouvoir agir sur sa problématique, il est essentiel d’identifier clairement ce que nous traversons. Très fréquemment, au cours de nos consultations, nos patients nous parlent de stress. « Je me sens stressé, sous pression ». La première étape de notre travail est de permettre au patient de mettre les bons mots sur ce qu’il ressent. Cette phase l’aide à prendre conscience de ce qu’il lui arrive et agir en conséquence.
Comment distinguer le stress de l’anxiété ? Tout d’abord, le stress est une réaction en réponse à un événement réel. Le stress est un réflexe naturel qui offre la possibilité à l’individu d’agir et de se motiver. Il trouve donc son origine dans notre environnement et permet à l’individu de s’adapter à une situation nouvelle. D’autre part, l’anxiété se situe davantage dans la sphère émotionnelle. Elle est décrite comme une sensation diffuse et indépendante de l’événement actuel de l’individu. Contrairement au stress, l’anxiété n’a pas nécessairement de lien direct avec un événement réel. Elle peut se déclencher par anticipation ou par la dramatisation d’un événement réel ou imaginaire. Pour distinguer le stress de l’anxiété, nous pouvons dire que le stress est une réponse à un moment défini dans le temps alors que l’anxiété est une sensation flottante et chronique.
Deuxième étape : La crise d’angoisse et ses symptômes
Nous allons maintenant nous concentrer sur la crise d’angoisse. Lorsque l’anxiété prend de la place. L’individu peut connaître des épisodes d’anxiété intense qui l’amène à ressentir des symptômes physiques et psychologiques d’une grande violence. À ce moment-là, le patient éprouve une sensation de mort imminente et une perte de contrôle. Ces sensations provoquent une peur immense. Certains patients décrivent une peur irrationnelle, la peur de mourir ou de basculer dans une folie incontrôlée. Toutefois, nous parlons de crise. Ces épisodes d’anxiété intense durent en moyenne 20 à 30 minutes. Pour certains, cela peut durer seulement quelques minutes voire plusieurs heures. Néanmoins, la crise ne devient jamais permanente. Nous observons toujours un retour à la normale. Après avoir connu cet état, le patient développe une angoisse extrême de répéter ce type de réaction.
Nous allons maintenant vous présenter les symptômes d’une crise d’angoisse :
Symptômes physiques :
Accélération du rythme cardiaque
Fourmillement/picotement dans le corps et la tête
Tremblement
Douleur thoracique
Vertige/nausées
Symptômes psychologiques :
Peur de mourir
Sentiment de sortir de son corps
Impression que son cerveau va se déconnecter
Pensées irrationnelles
Sensation d’hypervigilance (les sens sont décuplés)
Troisième étape : Les premiers réflexes
Au vu des symptômes, vous l’aurez compris la crise d’angoisse provoque des sensations d’une rare violence sans aucune raison physiologique. Pour sortir d’une crise d’angoisse, le premier réflexe à avoir est de se rassurer et de se rendre compte que nous n’allons pas mourir. Ce qui amène une crise d’angoisse à durer est la lutte dans laquelle se met l’individu. Prenons l’exemple d’un sable mouvant. Plus l’individu lutte pour en sortir et plus il s’enfonce. Afin de sortir d’une crise d’angoisse, le patient peut effectuer les actions suivantes :
Appeler une personne de confiance
Se concentrer sur sa respiration par des exercices d’inspirations et d’expiration
Se rappeler que c’est un épisode passager et qu’il n’y a pas de mort possible.
À la suite de la première crise, il est important que vous contactiez votre médecin traitant afin de lui décrire les symptômes. Cette consultation a pour objectif de vous apaiser. Le médecin pourra dans certains cas vous prescrire des examens pour éliminer tous les risques de maladie. L’objectif de ces examens peut être aussi de vous rassurer sur votre état de santé et diminuer votre anxiété. Lorsque les crises deviennent envahissantes et vous handicapent au quotidien, il peut vous conseiller de suivre un traitement médicamenteux par anxiolytique. Enfin, il vous sera recommandé de contacter un psychologue afin de mieux appréhender l’origine de vos angoisses et mieux contrôler.
Quatrième étape : Guérir de l’anxiété, la thérapie.
Finalement, comment guérir de l’anxiété ? Il me paraît important de vous rappeler qu’il est tout à fait possible de guérir de l’anxiété et des crises d’angoisse. Tout d’abord, il a été prouvé que la pratique régulière d’un sport et/ou d’exercice de relation diminue significativement l’anxiété et l’apparition de nouvelles crises. Malheureusement, lorsque l’anxiété est devenue envahissante, elle s’accompagne souvent d’un retrait social. En effet, l’individu s’isole pour éviter de faire de nouvelles crises. Néanmoins, l’isolement ne réduit pas le risque. Plus l’individu anticipe l’anxiété et la crise, plus il se met en situation de renouveler la crise d’angoisse. Nous pouvons dire que l’isolement ne permet pas au patient de débuter une pratique sportive ou relaxante.
La psychothérapie est une étape essentielle dans la guérison de l’anxiété. Elle offre à l’individu un lieu d’écoute et de réflexion sans jugement. Il n’est pas rare que les crises d’angoisse s’accompagnent d’une perte d’estime de soi. Le patient ressent de la honte et ne comprend pas souvent ce qui lui arrive. Au cours de séances, le psychologue retrace l’histoire du patient afin de comprendre les sources de son angoisse. En reprenant la chronologie, nous allons pouvoir nous rendre compte du caractère chronique ou non des crises. De plus, la psychothérapie permet au patient de mieux se connaître et de mettre des mots sur ses émotions. La crise d’angoisse est souvent un signal d’alarme qui nous rappelle que l’eau a débordé du vase. Freud disait « Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide. » Cette citation nous suggère que nos émotions chercheront toujours à sortir du refoulement. La crise d’angoisse est le parfait exemple.
L’objectif d’une psychothérapie est donc de vous apprendre à mieux vous connaître, repérer les signaux de l’anxiété afin d’éviter la crise d’angoisse et vous aider à comprendre vos émotions. De cette manière, vous apprendrez à les contrôler et diminue au fil du temps. Afin d’obtenir des résultats significatifs, la psychothérapie nécessite une régularité des séances. Pour finir, vous pouvez associer la psychothérapie à d’autres techniques comme des séances de sophrologie. La sophrologie vous offrira des outils concrets pour mieux vivre vos symptômes. L’association de plusieurs outils thérapeutiques vous permet d’agir à la fois sur la forme du problème (la crise d’angoisse) et le fond (les causes profondes de l’anxiété).
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